1er septembre 2014 : levé de soleil depuis le mont Perdu
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mercredi 5 avril 2017

2017-04-03 Un couloir Swan hors normes

Du dimanche 02 au mardi 04 avril 2017

Un couloir Swan hors normes

Avec Cyril Renailler

Cyril est enfin libre, et depuis le temps que je lui en parle, je l'emmène enfin visiter le célébrissime couloir central des Astazous à Gavarnie, pour dormir à Tuquerouye et enchaîner le lendemain avec la face nord du mont Perdu. Peut être la plus somptueuse classique hivernale des Pyrénées, dans un paysage figé dans une éternelle beauté...

Dimanche, passage au P'tit Toy saluer la famille Soubirous, nous laissons notre voiture et prenons le sentier du Pailla pour aller dormir à la cabane. Bien chargés, mais l'étape est courte :

Fin d'après-midi à la cabane, à respirer ces lieux enchanteurs tout en profitant du spectacle de la fin de journée ponctué par quelques avalanches sous le pic Rouge de Pailla, tout en lorgnant sur l'obectif de demain :

Lundi 3 : un couloir Swan retord
Départ nocturne
Grimpette en ski jusqu'à la cuvette de base, mais dès le départ, sans les skis, la progression est rendue difficile par une neige dans laquelle nous enfonçons jusqu'au bassin...
Mieux, le verrou de base n'est pas en glace, et le forcer nous prendra bien du temps sur un rocher impossible à protéger dans une neige pulvérulente. Escalade délicate sur un calcaire quasiment dégarni de glace, le tout en crampons et chaussures de ski. Peu commode, donc il faut assurer la progression, tout en étant  copieusement arrosé de spin-drifts généreux...
Aux deux tiers du verrou rocheux, je trouverai un bloc de glace qui me permettra de placer un relais précaire. Cyril montera, et partant avec l'assurance d'un voyage sans retour, forcera la dernière partie rocheuse avant de prendre pieds dans le goulet neigeux menant à la grotte dans lequel s'effectue le relais de la première longueur. Mais après les difficultés rocheuses, c'est une neige profonde - je me suis dit que ce jour là, j'aurais pu descendre ce couloir en ski, un raté ne se serait soldé que par un plouf dans un amas d'ouate accueillant.
A la grotte :
Nous surmontons ensuite la longueur qui suit avec un petit ressaut glacé...
Puis c'est parti dans la pente régulière à 45° jusqu'à la sortie... dans laquelle nous allons progresser avec une lenteur exceptionnelle tellement l'ascension est rendue difficile et pénible dans cette neige profonde...
Les heures passent, nous brassons allégrement et énergiquement - et nous ne ferons pas de photos, c'est dire -, nous gagnons la sortie en laissant nos dernières forces à la nuit tombante non sans avoir envisagé un bivouac de fortune dans le couloir. Enfin extirpés du couloir, la courte pause au col Swan nous permettra de réaliser que nos mains, sans qu'aucun de nous n'ai ressenti quoique ce soit, à force d'être noyées dans la neige, présentent de belle traces noires typiques d'engelures. Il ne fallait pas que la partie dure plus longtemps. il faut regagner Tuquerouye au plus vite. Sangles givrés, impossible de défaire les crampons, et c'est à pieds que nous entamons la descente vers le lac Glacé, ou nous réussissons a remettre les skis pour traversée le lac avant de remonter échouer au refuge. Bouteilles d'eau gelées à cœur nous y accueillent, repas, réchauffement des mains dans les vapeurs de l'eau frémissante, et au lit. Inutile de penser au mont Perdu et à sa face nord demain, si ce n'est à rentrer...

Mardi 4, de Tuquerouye à Gavarnie par la hourquette de Pailla.
Au petit matin, elle est là en pleine majesté, si tentante, mais ce ne sera pas pour aujourd'hui. Pas de réveil, et après une bonne nuit, nous voilà remis sur pieds. Nous prenons cependant notre temps, heureux d'appartenir à ces lieux magiques pendant quelques heures...


Nous entamons la descente, un de mes bâtons, acheté l'avant-veille à l'Intersport de Luz - ayant oublié les miens à la maison -, a rendu l'âme...
En route vers la Borne, Cyril en ski, moi à pieds pour la partie supérieure et faire des photos :
Ensuite, il faut descendre encore sous la borne pour traverser à flanc sur des pentes chargées qui nous invitent à nous tenir à bonne distance...
Avant de remonter des pentes faciles...

Pour rallier la hourquette de Pailla...
En route pour le refuge des Espuguettes :
D'où nous regagnons la cabane de Pailla pour reprendre de l'eau et faire une bonne pause...
Avant de reprendre le sentier du bois de Pailla ramenant au village :

Arrivée au P'tit Toy, ou Jean-Bernard Soubirous nous raconte qu'il a suivi notre progression la veille avec des jumelles et qu'une cordée avait attaqué le couloir fort tard et qu'il ne savait pas si elle était sortie avant la nuit. Il n'y une qu'une seule cordée ce jour au Swan, et c'est bien nous qui étions fort attardé au vu des conditions rencontrées.

La semaine suivante, le Swan reçu de nombreuses cordées sur une neige compactée... ce n'était pas le bon moment pour nous. Quant aux engelures, quelques bains, et hormis des picotements ressentis pendant quelques semaines lors de changement de température brusque (passage sous la douche par exemple), elle n'eurent pas de conséquences.



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