Jeudi 17 août 2017
La fleur de l'âge à la face est du premier gendarme de l'arête sud du Turon de Néouvielle
Avec Pascal Ravier
On avait repéré tous les deux depuis longtemps ce motif qui se dévoile sur le sentier menant au fond de Cap-de-Long. On en avait parlé quelquefois ensemble, le motif semblant a minima mériter une exploration. Et on décida d'aller le visiter ensemble...
C'est la belle arête qui s'élève sur le flanc est de l'arête sud du Turon et qui sort approximativement à la pointe 2755 de la carte IGN.
Tracé de la voie :
Approche : de Cap-de-Long, emprunter le sentier du pic Long. Au bout
du lac, descendre vers l’ouest pour monter vers la hourquette de Bugarret.
Laisser à gauche la dalle caractéristique qui mène au col des Pêcheurs
et, quelques lacets au-dessus, gagner à droite un couloir raide (herbe et
rochers) qui mène sous l’arête sud du Turon. La base du gendarme s’atteint
en quelques minutes. Elle est ornée de dalles claires et
marque un changement d’orientation (1 h 45). L'itinéraire débute à droite des terrasses de base,
il remonte la paroi en longeant un éperon sur la droite. Il aboutit au confluent de l’arête sud, juste à
gauche du gendarme blanc.
L1 (IV+) :
Aborder la paroi sur la
droite des dalles, exactement sur l’éperon, par une
dalle couchée (III+), en direction de ressauts sombres.
Continuer en laissant à gauche un mur orange.
Gravir deux petits murs (IV+) et relayer à droite du
fil de l’éperon (R1, 35 m). Un surplomb orange peut
servir de point de repère une trentaine de mètres au-dessus.
L2-L3 (V) :
Traverser de cinq mètres à droite dans une dalle (V) et remonter
directement un mur raide (pas de V), franchir un ressaut cuivré (IV+), puis
traverser à droite en se rétablissant sur une écaille décollée. Relais sur une
petite vire, sous la partie droite du surplomb orange précité (R2, 40 m).
Ne pas monter dans les dalles dominant le relais mais traverser à droite
(IV+) puis descendre de deux mètres (IV+), gravir alors un couloir herbeux
menant à une excellente terrasse au pied d’un dièdre lisse (R3 : 25 m, sur
un bloc planté, type menhir).
L4 (6a) :
Escalader le court dièdre qui domine (pas
de 6a, deux clous en place) puis se rétablir sur une vire ; remonter une
dalle vers la droite (IV+) et gravir à droite un ressaut blanc fracturé (V) ;
se glisser dans une sorte de cheminée-laminoir aux bords lisses (V/V+).
Relais exigu à quelques mètres de la sortie (R4, 35 m).
Le dièdre en 6a
L5 (V+) :
Quitter la cheminée
par la dalle de droite (courte-échelle ! V/V+) et après quelques mètres
faciles, gravir de jolies dalles inclinées puis une succession d’écailles et
de blocs (IV). Relais sur une terrasse encombrée de blocs instables (R5, 50 m).
L6 (IV) :
Gagner une brèche à gauche (vers le fil de l’éperon), blocs douteux,
et monter tout droit vers la crête (enjambement d’écailles), franchir un joli
mur (IV) et relayer sur l’arête (R6, 45 m). Poursuivre sur
la droite puis sur le fil de l’éperon jusqu’au confluent
avec l’arête sud (pas de IV). On se retrouve alors au
sommet d’une pointe, la première véritable de l’arête,
à gauche du gendarme blanc.
Retour : désescalader quelques mètres d’arête
puis descendre sur le versant dominant le lac de
Rabiet. Emprunter un couloir puis des pentes
herbeuses sous le versant sud-ouest du Turon. Avant
de plonger sur des barres, traverser franchement à
gauche sous les contreforts de l’arête sud (un cairn,
bien visible et utile). Descendre dans un dernier
couloir raide qui ramène sur le sentier, en contrebas de la hourquette.
Remonter au col puis regagner les berges puis le barrage de Cap-de-Long.
Un projet concrétisé, une ligne depuis bien longtemps imaginée et
convoitée. Une bonne chose de faite. Une escalade à la hauteur des
espérances et de l’humeur du matin. Deux clous laissés en place dans un
passage teigneux, le reste s’assurant très bien avec coinceurs et friends.
Une preuve supplémentaire que bien des morceaux de cailloux restent à
visiter dans ce secteur de Cap-de-Long pourtant si prisé. Bémol cependant
- et cet été est là pour le confirmer -, il semblerait que les itinéraires de
montagne (que la fédé nomme « terrains d’aventure ») soient toujours
aussi peu fréquentés, seules quelques classiques tirant leur épingle du jeu.
Et le topo de Pascal dans la Revue pyrénéenne n°10 de juin 2018 :
Une journée de plus sous le soleil de Cap-de-Long.
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