Les photos sont par ordre chronologique,
en commençant par celle située juste au dessus du texte situé tout en bas du message.
Vue sur la brèche Carrive, les pics des Jumeaux et des Vétérans
L'arête nord du Posets
Du Posets, vue sur la corniche du col Jean Arlaud et le pic d'Espadas
vue sur l'aiguille de Llardana, les pics d'Eristé et l'arête d'Espadas
Les deux aiguilles, sentinelles du couloir Arlaud
Cyril sort du couloir Arlaud directement par la corniche
Le dernier ressaut rocheux
Cyril sort du second ressaut
Cyril sort du premier ressaut
Je surmonte le premier ressaut
Le premier ressaut en glace fine
Cyril au relais sous le premier ressaut
Le couloir et le col Jean Arlaud
POSETS
COULOIR JEAN ARLAUD
Une info sur le blog condition de Rémi Thivel le we dernier me remet à l’esprit ce couloir Arlaud, dans la face de Llardana au Posets. Ce we de Pentecôte, les conditions météo semblant favorables, nous optons avec Cyril pour cette destination à laquelle je pense depuis longtemps.
Une info sur le blog condition de Rémi Thivel le we dernier me remet à l’esprit ce couloir Arlaud, dans la face de Llardana au Posets. Ce we de Pentecôte, les conditions météo semblant favorables, nous optons avec Cyril pour cette destination à laquelle je pense depuis longtemps.
Sa première ascension fut effectuée en 3h30 le 05 septembre 1924 (et non 1927 comme indiqué dans le Mousel) par Jean Arlaud, Raymond d’Espouy et André Monégier. Dans les Carnets d’Arlaud (tome 1 page 300), ce dernier écrit à propos du couloir qu’il « a vraiment l’allure de celui de Gaube ». L’allure certes, mais pas la difficulté cependant (cotation AD). « Arlaud avait pris la tête et taillait des marches dans la glace, d’Espouy l’assurait de son mieux sur son grand piolet suisse ; il grelottait en baissant la tête sous la pluie des glaçons ; Monégier demeurait impassible sous la mitraille… » écrit encore Jean Escudier, dans son livre consacré au Posets (Une grande montagne, le Posets, p86).
Le couloir débouche à 3250m d’altitude, sur le plus haut col pyrénéen, qu’Arlaud appelait col Anonyme alors que ses compagnons désignaient déjà le lieu du nom qu’il porte toujours. Il est dominé par deux petites aiguilles qui veillent en sentinelles, à gauche (rive droite), sur la sortie du couloir. Elles eurent leur petit moment de célébrité, car elles furent photographiées en 1905 par Louis Le Bondidier, et les frères toulousains Labouche imprimèrent ensuite le cliché…sur une carte postale de leur 1ère série consacrée aux Pyrénées. Elle est également reproduite dans le livre d'Escudier (p83).
SAMEDI 30 MAI : 10h30, nous quittons les abords du refuge de Viados, à pied, sans ski (laissés à la maison), ni raquette (laissées dans le coffre de la voiture). Nous franchissons la Zinqueta d’Anes Cruces et poursuivons sur sa rive gauche par une piste dont nous coupons bientôt les lacets. Nous parvenons à une petite cabane et continuons à nous élever à travers bois jusqu’au sortir de ce dernier, au niveau d’un charmant plateau herbeux. Au delà, les pentes décharnées s’élèvent d’un seul jet jusqu’à la base du glacier de Llardana. Rude montée sur l’herbe étoilée de gentianes printannières et occidentales, de primevère à feuilles entières, nous évitons la neige, et à 12h30, pause déjeuner d’1h vers 2450m. Le ciel s’obscurcit de gros nuages, une cordée espagnole venant du couloir nous renseigne sur les conditions rencontrées, plutôt muy bonita. Nous repartons et à 14h30, nous parvenons sur la moraine du glacier (2800m).
Nous y découvrons le couloir et la muraille de Llardana dans laquelle Arlaud chercha également une voie rocheuse de difficulté qu’il ne fit qu’effleurer, et que Jean et Pierre Ravier, avec Michel Souverain, découvrirent et parcoururent en 1980, dotant -enfin- le second sommet pyrénéen d’une voie d’escalade difficile.
Nous y découvrons le couloir et la muraille de Llardana dans laquelle Arlaud chercha également une voie rocheuse de difficulté qu’il ne fit qu’effleurer, et que Jean et Pierre Ravier, avec Michel Souverain, découvrirent et parcoururent en 1980, dotant -enfin- le second sommet pyrénéen d’une voie d’escalade difficile.
Un gros bloc s’impose pour installer le bivouac, nous profitons du paysage sous un ciel de plus en plus menaçant, bouchant peu à peu le relief à notre grand regret. La tente à peine installée, un orage éclate. Il est 16h, nous nous réfugions sous la toile…et piquons un roupillon de 2h. Une accalmie vers 19h nous permet de préparer la popote, mais elle ne dure guère, et c’est précipitamment que nous terminons notre repas. Un autre orage plus violent nous renvoit sous la tente d’ou nous ne sortirons plus. A 3h30, un regard jeté à l’extérieur laisse entrevoir un ciel clair, et à 5h30 nous émergeons.
DIMANCHE 31 MAI 2009 :
Bonne nouvelle, 0° au mercure, neige croutée. Petit déjeuner pris, nous quittons les lieux à 6h40 pour traverser le glacier de Llardana en direction de la base du couloir et pour admirer les premières lueurs du jour enflammant Schrader, Batoua, Fuelsa, Munia, Robinera, Mont-Perdu... La pente se redresse à son approche, et nous parvenons au goulet d‘entré (40mn). Le couloir est étroit, rectiligne, mais la pente ne s’inclinant que sensiblement, je propose à Cyril de poursuivre sans s’encorder jusqu’à la première difficulté visible.
DIMANCHE 31 MAI 2009 :
Bonne nouvelle, 0° au mercure, neige croutée. Petit déjeuner pris, nous quittons les lieux à 6h40 pour traverser le glacier de Llardana en direction de la base du couloir et pour admirer les premières lueurs du jour enflammant Schrader, Batoua, Fuelsa, Munia, Robinera, Mont-Perdu... La pente se redresse à son approche, et nous parvenons au goulet d‘entré (40mn). Le couloir est étroit, rectiligne, mais la pente ne s’inclinant que sensiblement, je propose à Cyril de poursuivre sans s’encorder jusqu’à la première difficulté visible.
100m à 45° plus haut, dans une neige dure dans laquelle piolets et crampons ancrent à merveille, nous parvenons au pied d’un court ressaut à 75° très peu fournit en glace. Relais sur la sangle d’un friend coincé à demeure dans une fissure sur la droite, encordement, et je passe le ressaut (1 broche courte) pour retrouver une pente moins raide (45/50°). Je poursuis, installe un relais sur ancre à neige pour assurer Cyril. Sitôt ce dernier au dessus du ressaut, je démonte le relais et nous poursuivons en corde tendue à 30m.
La pente vient buter sur un second ressaut en glace, bien fournit cette fois. Une broche vissée constitue le relais, et je surmonte les 6m à 70° pour retrouver une pente à 45° au dessus. Je poursuis avant d’installer un relais sur ancre, et comme précédemment, dès que Cyril est sortit du ressaut, je démonte le tout pour poursuivre en corde tendue.
Ce, jusqu’à un dernier obstacle, un court ressaut rocheux dégarnit de glace, barrant le couloir sur toute sa largeur. Un relais sur ancre, je surmonte les quelques mètres raides de rocher (un pas de III) mixte avant de regagner la pente terminale 45°. Relais au dessus sur 2 coinceurs dans les rochers de la rive gauche.
Cyril me rejoint, je repars et nous poursuivons en tendu les 100 derniers mètres. Les traces précédentes évitent la courte corniche de sortie par la gauche, je décide de sortir directement par cette dernière, ce qui me vaut un dernier petit passage raide, avec un rétablissement acrobatique sur le replat neigeux du col Jean Arlaud. Panorama spectaculaire qui se dévoile subitement, Cyril suit bientôt et c’est l’accolade traditionnelle... et une pensée pour les premiers ascensionnistes, sous le regard des deux sentinelles de pierre.
Le couloir nous a occupé à peine 2h, pauses photos comprises. Arrêt, désencordage et lovage de la corde, avant de gagner le sommet du Posets (10h30) par des pentes de neige faciles, ou nous retrouvons la cohorte des montagnards espagnols montée du Forcau par la Rue Royale (ce sont plus eux qui portent les skis que les skis qui les portent)… et ou 4 collègues du CAF d’Agen (ma section) arrivent bientôt par l’arête nord.
Une grosse demi-heure plus tard, nous suivons cette dernière jusqu’au col, gravissons la petite sommité qui domine la brèche Carrive et filons par des pentes de neiges jusqu’au bivouac. Il est à peine 11h30, nous profitons de cette belle journée pour dorer un peu au soleil avant de déjeuner, de refaire les sacs et d’entamer la descente. A 14h15, en coupant le bois hors sentier par une belle coulée verte d’ou nous délogeons deux chevreuils, nous sommes revenus aux granges de Viados.
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