1er septembre 2014 : levé de soleil depuis le mont Perdu
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mercredi 19 août 2009

03-08-2009 TORRE CORDIER - TABLE DE LA MALADETA

Lundi 03 août 2009
La Table de la Maladeta dite Torre Cordier :
histoire d'une imposture catalane.
Ce lundi 3 août 2009 au petit matin, avec mes amis de Saragosse Javier Garcia Arcos et Mario, son fils ainé de quatorze ans, nous avons convenu de diriger nos pas vers le pic de la Maladeta. Au plan de l’Hospital, nous prenons le bus de 5h du matin pour la Besurta. Sous une pluie fine, nous dépassons bientôt le refuge de la Rencluse et bien avant de parvenir au Portillon, nous quittons la cohorte des prétendants à l’Aneto afin de gagner la base du glacier de la Maladeta. Aux abords de la moraine nous surprenons une dizaine de lagopèdes, avant de nous encorder pour traverser le glacier en direction du col de la Rimaye. Les prévisions météorologiques ont été bien optimistes pour aujourd’hui, la belle matinée ensoleillée annoncée n'arrive pas, le pic de la Maladeta reste dissimulé dans les nuages.
Crampons aux pieds, tout en entraînant la cordée, je me remémore quelques lectures de ce début d’année, nous apprenant la « découverte » récente, dans le massif de la Maladeta, d'un nouveau sommet de plus de trois mille mètres, baptisé par ses « inventeurs » Torre Cordier. Je renvois ici le lecteur à l'article d'information de Gérard Raynaud - ce dernier ayant eu la grande prudence de simplement faire un compte-rendu de l'information et de ne pas se positionner - paru dans les pages de cette revue (1) et aux deux lettres publiées dans le numéro suivant (2), l'une de Jean Ritter, l'autre de Francisco Termenon.
Vue illusoire de la Table de la Maladeta (comme sur le cliché de Trutat et bien d'autres depuis...) depuis le Turonet du port de la Picade.
Au dessus, les vrais pics à 3200m environ, Cordier, Sayo, Mir
A mi-hauteur du glacier, nous tenons un conciliabule : au vu des conditions, je pense inutile d’aller gravir le pic de la Maladeta ce jour, l’intérêt de son ascension résidant pour beaucoup dans la beauté de son immense panorama. Je parle de cette Table à mes amis et leur propose de nous dérouter pour aller la visiter (elle est toute proche) ; et d’y patienter en espérant que les nuages veuillent se déchirer pour laisser place au beau ciel bleu annoncé. Nous nous dirigeons bientôt vers cette dernière, en gagnant sur la droite du glacier, et dans sa partie supérieure, un large col neigeux. Situé à l'aplomb du pic Cordier, il domine la Table. Et là, oh! surprise...
La Table de la Maladeta se détachant légérement sur la droite du glacier de la Maladeta.
Déjà, cela change nettement de physionomie sur son versant est.
Mario Garcia Arcos (14 ans), en avant plein gaz à l'assaut de la Table de la Maladeta
Là, carrément, il faut descendre!
Jean Ritter parle dans sa lettre d'une "découverte incontestable d'un nouveau 3000". Mais y a t-il vraiment du nouveau dans cette affaire?
La Torre Cordier, de son vrai nom Table de la Maladeta - comme l'écrit justement d'ailleurs Jean Ritter, et je la nommerais ainsi dans cet article -, peut faire illusion lorsqu’on l'observe de face (depuis les ports de Vénasque ou de la Picade). En réalité, ce n'est qu'un petit plateau rocheux perché à flanc du glacier de la Maladeta, s'intégrant dans l'éperon nord du pic Cordier (qui lui est un trois mille clairement identifié). Repérée par Eugène Trutat dès le début des années 1870 (3), utilisée depuis par les glaciologues - et encore ces dernières années, les piquets présents sur le glacier de la Maladeta n’ayant rien à voir avec le tracé d'un super-géant! -, elle n'est inconnue qu'à ses « inventeurs » catalans, Tofol Tobal Conesa, Jordi Pons et Ramon Solis.

Le sommet de la Table est orné d'un caillou à peine un peu plus imposant que ses voisins, qui en forme le sommet non loin de son rebord est. L'endroit est largement dominé d’environ deux cent mètres par les pics occidentaux de la Maladeta, par le premier d'entre eux en particulier, le pic Cordier. La Table s'atteint, depuis le col neigeux précité, en descendant. Nous abandonnons bientôt les crampons, et avec son père, nous laissons avec amusement Mario nous précéder pour terminer l’ascension. Il descend, descend encore … jusqu’à remonter d’à peine trois petits mètres, avant de parvenir auprès d’un bloc rocheux anodin coiffé d’un cairn. Comme rien ne semble s’élever davantage sur ce plateau de rocaille, nous en concluons qu’il s’agit là du sommet. Avec ironie, j’explique à Mario qu’il entre peut être dans l’histoire du pyrénéisme, en étant probablement le premier mineur à parvenir ici !

Lorsque MM. Tobal, Pons et Solis sont parvenus à gravir la Table, un cairn était déjà présent, ce qui d'entré de jeu aurait du les inciter à davantage de modestie. J. Pons nous fait part de sa déception d’avoir été devancé (mais sans doute, comme ses collègues, n’a-t-il pas lu ni Trutat, ni Schrader : "On n'est jamais le premier"). Toujours persuadés d’avoir fait une véritable découverte, articles et conférences s'ensuivent. La Torre Cordier déferle sur les Pyrénées espagnoles, en Catalogne en particulier. Par le plus grand des hasards, toute cette agitation précède la publication d’un livre sur le massif de la Maladeta écrit par les trois intéressés.

Tout cela relève du ridicule.

Henri Brulle ou Jean Arlaud, pour ne citer qu'eux, sont passés ici, sans même mentionner la Table. Si elle leur était vraiment apparue comme un sommet, il est probable qu'ils l'auraient gravit, et en auraient laissé une trace écrite. Ils n'eurent d'ailleurs pas été les premiers à l’atteindre, puisque Eugène Trutat (qui la baptisa) et Maurice Gourdon y étaient parvenus dès le 4 septembre 1873. Gourdon l'a d'ailleurs également appelée Table Maudite (4). Il faut de plus s’imaginer que jusqu’il y a encore quelques décennies la masse de glace, plus importante, enlevait à la Table une bonne partie de la hauteur des petites parois qui l’élèvent aujourd’hui, par ses versants nord, est et ouest, au dessus du glacier.

Parmi les inventeurs de la Table, T. Tobal, en particulier, eut mieux fait de s'abstenir. L’apparition de la Torre Cordier sur les cartes est déjà assez discutable. Mais en plus, ce dernier étant directeur d'un institut géographique, pour lui faire plaisir ou à son instigation, il est encore plus regrettable que les géographes aient crû bon de relayer l'information et d'inscrire ce cailloux sur les dernières moutures des cartes catalanes Alpina en tant que "3000" individualisé  (5). Même si la Table était déjà inscrite sur certaines cartes moins diffusées, cela vient quelque part officialiser son existence en tant que sommet.

A cet égard, il y a d'ailleurs fort à parier que si la Table avait été située en territoire français, elle n'aurait eu que peu de chance d’être un jour mentionnée sur les cartes de l’IGN. Souvenons-nous, par exemple, du vœu de Jean et Pierre Ravier, à l'issue de la première ascension directe depuis le cirque de Barroude, de la pointe cotée 3028m, située sur la crête entre le pic de Troumouse et le pic Heïd. Au sortir de cette escalade réussie le 1er août 1962, les deux pyrénéistes souhaitaient honorer la mémoire de deux frères disparus accidentellement en 1955 au Vignemale, dans la face nord du piton Carré : Joseph et Louis Couffite (6). A l'époque, Marcel Barrère, ingénieur de l’Institut Géographique National (l’IGN fût créé par un décret du 27 juin 1940 - cinq jours après l’armistice de Rethondes - et a succédé au Service géographique de l'Armée (SGA), dissout en 1940), s’était mis en contact avec Jean et Pierre Ravier, m’a expliqué ce dernier. Il leur avait affirmé qu’il n’était pas possible, pour qui que ce soit, de prendre l’initiative de baptiser telle pointe ou sommet. La pointe 3028 reste, encore de nos jours, une simple cote sur la carte de l’IGN. Malgré tout, M. Barrère avait promit à Jean et Pierre Ravier de faire tout ce qui était en son pouvoir pour exaucer leur honorable vœu. Et promesse, il tient : aujourd’hui, la Pointe des Frères Couffitte est mentionnée sur la carte IGN Top 25 1647 OT (Vignemale). Même si elle n’atteint pas la barre fatidique des trois mille mètres, du haut de ses 2826m, elle perpétue le souvenir des deux frères disparus. Elle ne se trouve pas aux alentours du pic de Troumouse, mais elle regarde les lieux où s'est déroulé le drame qui leur couta la vie. Face au versant nord du Vignemale, c’est l'une des aiguilles du Chabarrou, au sud est du pic Alphonse Meillon. Cette inscription, réussie, fait toutefois figure de contre-exemple.

De plus, nommer un autre sommet du nom de Cordier, c'est quand même beaucoup pour cet homme dont l'importance pour le pyrénéisme est toute relative. Il n'a fait qu'approcher la Maladeta, tout comme Louis Ramond, Antoine Ferrière, Jean de Charpentier, de Marsac ... avant que F. Parrot ne parvienne à la cime en 1817 avec le célèbre guide Barrau (7). Ainsi, grâce à nos amis catalans, Cordier se retrouve le seul personnage dont le nom soit associé à deux pics atteignant les trois mille mètres dans les Pyrénées! Pierre Caillau-Lamicq, après avoir retrouvé le journal de bord de Pierre-Louis-Antoine Cordier - car c’est bien de ce Cordier là dont il s’agit, à propos du pic comme de la Torre -, lui avait consacré un article important en 1974 dans Pyrénées (8). Tout cela n’était-il pas déjà amplement suffisant ?

Un autre point également : les écrits d’E. Trutat signalés par Jean Ritter, de même que la photo publiée, peuvent être consultés dans les annuaires du Club Alpin Français (9), ce qui est quand même plus courant que le Bulletin de la Société d'Histoire Naturelle de Toulouse. Ces annuaires sont plus accessibles, car plus fréquents dans les bibliothèques pyrénéennes ... et pyrénéistes.

" L’idéal du pyrénéiste est de savoir à la fois ascensionner, écrire, et sentir", écrivait Beraldi. Si « savoir », comme l’ajoutait Maurice Heïd à sa suite, est une composante essentielle du pyrénéisme, sur le point qui nous intéresse, se rendre sur le terrain me paraissait, bien avant de s’appuyer sur la littérature existante, une condition essentielle avant d’émettre tout avis. Aussi, je suis en désaccord avec l'affirmation d'une quelconque nouveauté concernant cette Table. MM. Tobal, Pons, Jolis ont quant à eux bien ascensionné, mais il n'ont, à mon sens, rien compris à l'ordonnancement magistral du versant nord des pics de la Maladeta. Par conséquent, les uns comme les autres, font, me semble-t-il, une erreur en attribuant son statut de sommet nouveau à la Table. Le gros ennui étant que des articles allant dans ce sens ont été publiés, lesquels viennent valider ce point de vue.

Par ailleurs, pourquoi la liste du catalogue Buyse est-elle systématiquement attaquée, remise en question ? Faut-il penser que la politique explique cet état de fait ? Certes, Juan Buyse a pris autrefois des positions bien contestables, mais lorsque l'on établit une liste de sommets, y a-t-il lieu de croire que la politique et les idées de chacun se trouvent mêlées ? Depuis deux décennies, ce catalogue des 3000, - qui je le rappelle, est le fruit du travail non d'un seul homme, mais d'un collectif prestigieux de pyrénéistes français comme espagnols -, s'impose et fait référence. Hormis quelques baptêmes de sommets qui ont été sujets à polémique, provoquant le départ de membres du groupe de travail, il est admis comme tel. Alors certes, de par leur grande modestie, Robert Ollivier (bien qu’ayant dès la première heure approuvé et facilité le projet de Buyse), Louis Audoubert, Jean et Pierre Ravier n’ont pas accepté que leur nom soit attribué à des sommets pyrénéens (respectivement au pic du Portillon d’Oô pour le premier, à un gendarme près du pic du Seil de la Baque pour le second, enfin au pic des Jumeaux voisin du Posets pour les derniers). Cependant, à partir de 1990, le catalogue des 3000 des Pyrénées, parrainé et reconnu par de nombreuses fédérations et personnalités, a été publié sur les deux versants des Pyrénées (10), après avoir été révisé et sensiblement augmenté pour la première édition française. Les pyrénéistes d’aujourd’hui peuvent, me semble-t-il, se féliciter d’avoir à leur disposition un tel travail encyclopédique.

Si Miguel Angulo, bien qu’ayant pris part à son élaboration, semble avoir lui aussi reconnu la Table en tant que sommet, je serais par contre très curieux de connaître ce qu’en pensent d’autres anciens membres du groupe de travail et/ou habitués des plus hautes cimes pyrénéennes, tel que Jacques Jolfres, Luis Alejos, Miquel Capdevilla … qui, eux aussi, ont publié des ouvrages à propos des trois mille. Si déconstruire peut se révéler être un exercice peu difficile, reconstruire l’est beaucoup plus. Qui, aujourd’hui, serait en mesure de se poser en fédérateur, de refonder un travail aussi exhaustif et d’obtenir un consensus tout aussi étendu que celui dont à bénéficié le catalogue Buyse ?

Cette liste étant la plus communément répandue et usitée, les noms des sommets qui y figurent ne sont-ils pas passés dans le langage courant des montagnards des deux versants de la chaîne ? L’usage commun de la langue, me semble-t-il, reste encore, plus que tout débat stérile, ce qui consacre un sommet, et à sa juste place, et dans son appellation.

La modestie de Louis Audoubert comme celle de Jean et Pierre Ravier dut-elle en souffrir, j’entends cependant beaucoup de montagnards énoncer leur destination en disant qu’ils vont « au pic Audoubert », ou « au pic des Jumeaux Ravier ». Par contre, la dénomination de « pic Robert Ollivier » est complètement absente du vocabulaire montagnard. Que ces trois grands pyrénéistes voient, dans cet usage de la langue, non pas une volonté de les froisser ou de contrarier leur volonté, mais, à l’instar d’un Henry Russell, d’un Louis Le Bondidier, d’un Henri Beraldi … (qui de leur vivant ont chacun vu leur patronyme attribué à un haut sommet pyrénéen), une marque de la reconnaissance, du respect et de l’admiration que leur porte la communauté montagnarde au regard de leurs œuvres pyrénéistes respectives, s’inscrivant dans la filiation de leurs grands ancêtres.

Monsieur Ritter, avec vos ouvrages évoquant l’histoire du pyrénéisme à travers des personnalités telles qu’Henry Russell, Bertrand de Lassus, et dernièrement Maurice Gourdon, vous avez excellé en livrant à notre curiosité, après de longs travaux de recherches, des éléments historiques importants. Mais pour cette question, peut être êtes vous allé un peu vite? J’ai eu le plaisir de vous rencontrer à quelques reprises et de discuter de vos livres. Je sais votre âge respectable, ce qui ne vous empêche pas, et c’est tout à votre honneur, de continuer à gravir ces grands sommets pyrénéens qui nous attirent irrésistiblement. Peut-être qu'un jour, trouverons nous l'occasion de diriger nos pas vers cette Table. Nous y serons tranquilles, car même si la curiosité est maintenant éveillée à son égard, je ne pense pas que nous verrons fleurir le nom de la Table sur les programmes de sortie des clubs de montagne. Une fois parvenu à son "sommet", et peu-être réviserez-vous vos propos, en réaliserant qu’en fin de compte, une table, fut elle montagnarde, pyrénéenne, élevée de trois mille mètres, et gravie pour la 1ère fois par M. Gourdon, garde toute ses caractéristiques d'origine, que le symbolisme du langage humain ne suffit pas à transformer dans le réel : c'est à dire qu'elle reste désespérément plate, et qu’elle ne peut être élevée au même niveau que le chapiteau coiffant l’armoire à vaisselle toute proche !

Pour conclure, soyons limpide : la Table de la Maladeta, ne peut en aucun cas être admise, en tant que sommet, dans la liste des sommets du catalogue des 3000 pyrénéens. Elle n’en remplit pas les critères. Comme le rappelait déjà F. Termenon, elle figure au catalogue Buyse en tant que simple cote restante, ce qui me semble être sa juste place, et celle qu'elle devrait occuper sur les cartes.

La Table de la Maladeta, vu de la face nord du pic Cordier (sous elle, la Dent de la Maladeta). Vue d'ici, elle révèle sa vraie nature...de table.
Après deux bonnes heure d'attente, quelque peu déçus de ne pas entrevoir la Maladeta se libérer de son étreinte grisâtre, face à un panorama bien limité pour qui connaît ceux délivrés par les grands sommets environnants, et n'ayant tous les trois absolument pas la sensation d'être sur un sommet digne de ce nom, j'entraîne mes amis espagnols dans la face nord du pic Cordier (PD+), dont la cime émerge juste sous la couche nuageuse. Nous quittons sans regret la Table, et revenons jusqu’au glacier. Crampons de nouveau chaussés, nous avançons droit vers la face au pied de laquelle nous parvenons bientôt. La rimaye franchit, la progression s’effectue d’abord sur un terrain assez décomposé, avant de se poursuivre sur un bon granit amusant (II+). Mais en montant, que vois-je là? Hep, sur notre gauche ! Il y a une pointe qui émerge de l’éperon nord, elle domine le glacier. Elle est bien individualisée, possède même trois arêtes et je ne vois pas de cairn à son sommet. Quelle chance, j'ai trouvé un nouveau trois mille oublié ! Le sourire amusé de mes amis laisse bientôt retourner à sa tranquillité cette pointe sans intérêt.

Nous sortons sur la crête des pics occidentaux à droite du sommet, avant de parvenir de blocs en blocs, au pic Cordier. Nous parcourons ensuite la crête des pics Sayo et Mir avant de rejoindre le col d'Albe (de vrais sommets, enfin!). Y laissant les sacs, nous poursuivons notre chemin vers la Muela puis la Dent d'Albe. Il est un peu tard pour poursuivre jusqu‘au pic d’Albe. Aussi, sous un ciel toujours encombré, après un casse-croûte une fois revenus au col d’Albe, le retour s’effectue sereinement par le vallon de Paderne. Nous surprenons une nouvelle fois quelques lagopèdes avant de retrouver les belles pelouses du lac de la Rencluse, puis la Besurta pour le bus de 18h.

La Table est maintenant quelque peu toilettée. Elle en avait bien besoin. Elle passe directement au troisième stade de la loi d'Albert Frederick Mummery : un "pic" facile pour dames, et encore, qu'elles n'oublient pas la nappe, le couvert et de quoi occuper les enfants.
Exit donc, Torre Cordier. Au delà de tout débat contradictoire, les sommets atteignant la côte des trois mille mètres dans les Pyrénées continuent de susciter un intérêt particulier. Ce n’est pas nouveau. Henry Russell, dont nous fêtons le centenaire de sa disparition, fut certainement le premier grand spécialiste des ascensions vers les trois mille. Aujourd’hui, il se divertirait peut être fort bien de tout cela. Il souhaitait, dit-on, créer un club réservé à ceux ayant atteint cette altitude…
(1) - Pyrénées n°237 (2/2009), p.29 (2) - Pyrénées n°238 (3/2009), p.153
(3) - Annuaire du Club Alpin Français, Troisième année, 1876, pp.480-486 (Eugène Trutat : Les glaciers des Pyrénées, Station de la Dent de la Maladeta)
(4) - Annuaire du CAF, op.cit.
- Jean Ritter, Le pyrénéisme aux Pyrénées Centrales, Maurice Gourdon (1847-1941), p.78
-Bulletin de la Société Ramond, Explorations Pyrénéennes, I-1880, pp.33-49 (Maurice Gourdon : Cinq jours à pied en Espagne)
(5) - Carte E25 Aneto Maladeta Valles de Benasque y Barravés (Edition 2006-2007)
(6) - Altitude n°37, juillet 1963, p.36
- La Montagne et Alpinisme n°41, février 1963, p.23
- Labourie Jean-François et Munsch Rainier, Jean et Pierre Ravier 60 ans de pyrénéisme, p.106, 335
- Ravier Pascal, Vallée d’Aure, morceaux choisis, p.211
(7) - Escudier Jean, L’Aneto et les hommes, p.18 et suiv.
(8) - Caillau-Lamicq Pierre, Le voyage de Louis Cordier à la Maladeta, 1802. In Pyrénées n°100, octobre-décembre 1974, p.298
(9) - Annuaire du CAF, deuxième année, 1875, p.440
- Annuaire du CAF, op. cit.
(10) - Los tresmiles del Pirineo, 1990, pour la première édition en espagnol - Les 3000 des Pyrénées, 1991, pour la première édition en français
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